Les réseaux de distribution ont profondément changé ces 40 dernières années, c'est aussi le cas pour les carburants distribués.
En 1980, 95% des véhicules vendus en France fonctionnaient à l'essence. 30 ans plus tard en 2010 tout a changé, avec plus de 60% des véhicules commercialisés fonctionnant dorénavant au gazole.
Que s'est-il passé ?
Au début des années 1980, les constructeurs français souffrent, certains disparaissent, fusionnent ou sont rachetés. Afin de se différencier de la concurrence, ils décident de développer la technologie diesel et ont besoin d'un débouché. Ils se tournent alors vers l'Etat qui, soucieux de préserver l'industrie et les emplois, va les aider en allégeant les taxes sur le gazole. Cela a pour effet de booster les ventes de véhicules diesel et de contribuer à sauver ou conforter nos constructeurs nationaux.
C’est ainsi que pendant 30 ans, le litre de gazole a été moins cher que celui de l’essence .
Suite au « diesel gate » de 2015 et à une prise de conscience des autorités sur les risques pour la santé que peut représenter le diesel au travers des émissions de particules fines, la fiscalité a rapidement évolué avec pour effet de repositionner au cours de l’année 2018 le prix du gazole à peu près au niveau de celui du Sans Plomb 95.
Les conséquences sur les ventes de véhicules ont été importantes puisqu’il se vend depuis 2017 davantage de véhicules essence que de véhicules diesel en France.
L’impact des changements fiscaux ainsi que la communication négative autour du diesel a eu un effet immédiat sur les ventes de véhicules. Il faudra beaucoup plus de temps pour voir la tendance s’inverser au niveau des carburants vendus.
Si la part des essences progresse (plus de 10 millions de M3 par an), elles ne représentent encore qu’un quart des ventes de gazole en France (aux alentours de 40 millions de M3 par an). Source CPDC
Il faudra de nombreuses années pour que la structure du parc automobile roulant évolue même si pour la première fois en 2017, le nombre de voitures particulières roulant au diesel a légèrement diminué (19.85 millions de véhicules) tandis que le nombre de voitures essence en circulation atteignait 12.66 millions d’unités. (source INSEE).
Le nombre de kilomètres parcourus par an et par type de moteur reste aussi plus élevé sur les véhicules diesel avec 15 910 km, contre 8 935 km pour les véhicules essence ce qui contribue à soutenir les ventes de gazole.
Quant à l’électrique, sa part est encore anecdotique avec seulement 1.5% des ventes de véhicules neufs en 2018, même si cette proportion devrait augmenter fortement dans les prochaines années.